Extrait du livre « les Routes de la Lavande » – Philippe Lemonnier – Ouest France
La lavande est une plante de la famille des labiées (ou lamiacées : de lèvres), comme le thym ou encore la menthe. On la dit importée du Proche-Orient, olim. Son nom, elle le tient de l’italien : lavanda (« qui sert à laver »), qui lui-même vient du latin : lavare (« laver »), de l’usage premier qu’on en faisait autrefois. Son arome, bien que difficilement définissable, est reconnaissable entre tous et par tout un chacun. Quant à sa couleur, indéterminable, elle va du blanc légèrement bleuté au violet des plus soutenus, jouant de toute la palette des « bleus », selon et les variétés et les saisons.
Synonyme de « bien être », la lavande est avant tout l’emblème d’une région, la Provence. C’est principalement pour cette couleur unique et incomparable qu’elle donne aux paysages, allant jusqu’à les remodeler, que des milliers de touristes, du monde entier, choisissent chaque année de visiter le sud-est de la France ; sa production étant concentrée sur quatre départements, essentiellement en Provence : la Drôme, le Vaucluse, les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence.
Les botanistes recensent une quarantaine de variétés de lavande qui pousse spontanément du Cap vert à l’Inde, et tout particulièrement sur le pourtour méditerranéen.
En France, essentiellement en Provence, deux variétés émergent du lot : lavanda angustifolia (dite « lavande vraie », « lavande fine », « lavande de population », « lavande des Alpes » ou encore « lavande femelle »), aux vertus apaisantes, que l’on récolte entre 600 et 1400 mètres d’altitude ; et lavanda latifolia (dite « lavande aspic » ou encore « lavande mâle ») qui pousse jusqu’à 800 mètres d’altitude. On dit de la lavande aux propriétés impressionnantes qu’elle a des vertus « équilibrantes »
Du croisement naturel ces deux espèces naît un hybride (stérile) : lavandula intermedia (« lavandin »), à la vertu tonifiante ; cette « troisième lavande » est aujourd’hui, de loin, la plus cultivée, notamment pour son rendement en essence (huile essentielle) largement supérieur à celui de la lavande. Cependant les propriétés et vertus de l’huile essentielle de lavandin ne peuvent se comparer à celles, cardinales, de l’huile essentielle de lavande.
Adepte des sols calcaires, ne rechignant pas à s’épanouir sur des terres pauvres, la lavande supporte aisément les écarts de température et la sécheresse, allant jusqu’à rechercher cette dernière.
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